Contexte:
Une équipe américaine de chercheurs travaille sur la conception de Robo Brain, une immense base de données connectée et partagée sur Internet par plusieurs robots. Robo Brain s’inscrit parmi les projets de « cloud robotic », un modèle encore naissant d’intelligence artificielle délocalisée sur Internet pour les robots.
Bienvenue dans l’ère de la « cloud robotic » ! A l’Université de Stanford, une équipe composée de chercheurs de plusieurs universités américaines travaille sur la conception d’une immense base de données, Robo Brain, destinée à alimenter l’intelligence des robots. Le projet s’inscrit dans la même ligne que le consortium européen Robot Earth qui rassemble des chercheurs espagnols, hollandais, allemands et suisses. Mécéné par la National science foundation, l’Office de recherche navale, Google, Microsoft et Qualcomm, Robo Brain inaugure avec Robot Earth le domaine du « cloud Robotic ». Il repose sur une idée simple : de même que le cloud computing et Internet ont permis de mettre à la disposition de chacun en accès libre un nombre toujours plus important d’informations, il doit être possible de créer un réseau similaire, mais uniquement destiné aux robots et accessible par connexion sans fil.
Un « internet » pour les robots
Cet énorme « cerveau » en ligne pourrait permettre aux robots d’apprendre en continu, à partir des algorithmes et données rajoutées sur la base. En retour, ils pourront eux-mêmes alimenter la base à partir de ce qu’ils ont appris sur leur terrain propre et en faire profiter l’ensemble de la « communauté » des robots. Faire profiter un seul robot d’un nouveau programme, c’est bien mais un peu cloisonné à l’heure d’Internet. En faire profiter l’ensemble des robots d’un seul coup, c’est plus impressionnant. Reste que pour permettre cela, la base de données doit être capable de gérer de multiples données différentes nécessaires au fonctionnement du robot, un défi de taille pour les chercheurs qui espèrent intégrer plus de 100 000 sources de données et plusieurs types d’algorithmes d’apprentissage. Aujourd’hui encore, les intelligences artificielles sont en effet développées indépendamment et reposent sur des standards différents, bien que cela commence à changer avec le développement des réseaux neuronaux profonds, un modèle d’intelligence artificielle qui s’inspire directement du cerveau humain.
Donner au robot la capacité de voir, d’agir et de parler
Pour permettre aux robots de « voir » leur environnement, de planifier leurs opérations et d’interagir par le langage, Robo Brain est aujourd’hui divisé en trois grandes parties : un système de détection d’objets ; PlanIt, un système de simulation à partir duquel les robots peuvent apprendre à se déplacer ou à saisir des objets ; et Tell Me Dave, un projet de crowd-sourcing qui enseigne aux robots le langage. Les chercheurs pourront bientôt y ajouter d’autres systèmes d’apprentissage et sources de données telles que ImageNet, 3D Warehouse ou encore YouTube.
Robo Brain repose aujourd’hui sur trois domaines de capacités à donner au robot : la perception de leur environnement (vert sur le schéma), l’action sur et dans leur environnement (en bleu, PlanIt), et le langage (en rouge, Tell Me Dave).
Source de l’article: industrie-techno
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